Panthère des neiges

Safari très tendance : Léopard des neiges

A peu près tous les amateurs de safari et de photographie animalière ont entendu parler (sinon, cela ne tardera plus) de ces nouvelles destinations où vous pouvez trouver ce félin merveilleux à photographier : la panthère des neiges. Bien qu’en grand risque d’extinction et très difficile à approcher, elle est en train de devenir un thème très tendance en safari photo.

C’est clairement l’un des plus beaux félins. Un grand léopard (on dit indifféremment léopard ou panthère) à l’épaisse fourrure claire à la face large et marquée de deux beaux yeux bleus. Le modèle parfait pour le photographe ! Mais pour la plupart d’entre nous, ces animaux ne sont approchables que dans les zoos.

Par exemple, en France, on peut voir un beau spécimen à Paris à la Ménagerie du Museum National d’Histoire Naturelle (où j’ai pris la photo qui illustre cet article). On peut en trouver dans quelques autres zoos comme au Woodland Park Zoo de Seattle.

surface habitéeMinMax
km²QtéDensitéQtéDensité
Afghanistan501002,02004,0
Bhutan151006,720013,3
Chine110000020000,001825000,0023
Inde752002,76008,0
Kazakhstan501803,62004,0
Kyrgyzstan1051501,45004,8
Mongolie1011501,45004,8
Népal3050016,7100033,3
Pakistan802002,54205,3
Tajikistan1001801,82202,2
Ouzbekistan10202,0505,0
Population estimée en 2003 (par l’IUCN)

La première chose à retenir est que le léopard des neiges (Panthera uncia) est des espèces en danger qui apparait sur la list rouge de l’IUCN. En clair, même si les chiffres précis restent difficiles à obtenir pour des comptages dans des zones peu peuplées et en haute altitude, la population mondiale a été estimée en 2003 (voir tableau ci-dessus) entre 4000 et 6500 individus. Les experts pensent que c’est sans doute en dessous du seuil qui permettrait la survie de l’espèce à long terme, sauf efforts concentrés pour sa protection.

La dispersion sur un territoire proprement gigantesque n’aide pas. On note rapidement que la distribution est très inégale, mais avec une densité souvent très faible (souvent entre 1 et 2 individus par kilomètre carré). Evidemment, dans ces conditions, une chasse photographique devient totalement aléatoire, sans compter les contraintes d’accès en haute altitude et loin de la plupart des routes et chemins de montagne (les vallées du Tadjikistan ne ressemblent guère aux Alpes autrichiennes).

Quoi qu’il en soit, le photographe doit être prêt à marcher (souvent plusieurs heures) et la panthère risque de ne pas montrer le bout de son museau. Je discutais il y a quelques années avec un spécialiste népalais qui considérait simplement impossible d’obtenir une photographie autrement qu’avec un piège photographique et de la chance. Un scientifique spécialisé attaché à l’un des organismes mentionnés plus bas avait passé plus d’un an en ne croisant que des déjections pour alimenter sa thèse de doctorat.

Mais cela étant dit, il apparaît que certaines régions sont devenus beaucoup plus intéressantes pour les photographes depuis que de gros efforts ont été déployés. Il s’agit de créer les conditions permanentes d’une cohabitation entre le léopard et les populations locales. Cela génère et entretient une petite économie autour des touristes attirés par ce prédateur montagnard. En plusieurs endroits, au Ladakh, en Inde, ou au Népal, ou en Mongolie, se sont implanté des programmes remarquables qui remboursent les éleveurs en cas de prédation sur leur troupeau, réduisant le risque de « tir à vue » sur le félin emblématique. Cela a été associé avec des actions de formation de guides locaux, et la création des moyens économiques d’accueil (transport, logement, restauration, etc.) qui permettent à la population locale de considérer le léopard des neiges comme une source de revenus plutôt qu’un danger pour leur survie économique.


C’est ainsi que j’ai trouvé plusieurs voyages préparés pour des photographes passionnés par des organismes sérieux (Il ne s’agit pas de simples promenades dans un Parc National, mais il est important que cela s’intègre pleinement dans les efforts de protection de l’espèce et de participation active des intérêts locaux).

Ainsi, à condition que tout se passe pour le mieux (Mère Nature ne se plie pas toujours à nos attentes/demandes), vous pourriez revenir non seulement avec des photos de la faune montagnarde herbivore locale (bharal, chouettes, aigles, par exemple) mais aussi des clichés d’un des plus beaux et des plus rares félins, la panthère des neiges.

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