Voilà un article que je voulais faire depuis longtemps. Michele est une très bonne amie (au delà de sa photographie) mais cela n’a (sans doute) qu’un impact limité sur mon appréciation de son travail. C’est sûr, j’aime sa manière de construire de petits reportages photographiques de type documentaire où les images racontent une histoire, en virevoltant d’une vue large à un détail ou un regard parallèle. Cette manière de faire une histoire à partir de photos est très observable sur son blog où elle publie plus ou moins irrégulièrement de petites séquences adorables.
Mais elle ne se limite pas à ce genre de photographie qui préserve ou produit une histoire propre, n’est pas sa seule force (photographique). Si elle vend des posters et des tirages c’est d’abord parce que ses images sont superbes ; c’est aussi simple que cela.
Quand j’ai demandé à Michele ce qu’elle considère comme son point faible en photographie (une question difficile pour une artiste quand elle vient d’un ami, non ?), elle m’a dit :
Ma faiblesse (principalement ou uniquement apparent à mes propres yeux) est que je suis un photographe numérique qui n’est jamais entré dans la chambre obscure d’un labo. Je confesse, je suis une photographe paresseuse comme j’ai renoncé à tous ces concepts : bracketing, exposition, diaphragmes, ouvertures ; une sorte de langue étrangère pour moi. Les outils de Photoshop ne me rappellent pas mon expérience du labo !
Je fais de mon mieux, pas forcément pour le corriger, mais pour compenser par mon amour de la photo et mon travail : j’essaye de ne pas prendre de photos indolentes, je fais un tri impitoyable de mes propres images et je suis toujours à la recherche de ce que les autres photographient et comment.
Voilà, comme toujours s’améliorer. Quel que soit l’art dont on parle.