Comme vous le savez déjà, la Thaïlande souffre d’inondations importants qui se déploient depuis le mois de juillet avec les précipitations considérables de cette période normalement arrosée par les pluies de la mousson sud-est asiatique (sous une forme particulièrement violente cette année). De nombreuses régions du pays sont envahies par les eaux qui ne cessent de monter à proximité des cours d’eau (mais aujourd’hui aussi à des distances plus importantes). Malgré les efforts des autorités locales, les décès et les disparitions se multiplient et des zones de plus en plus importantes sont envahies par les eaux.
On a déjà beaucoup parlé des usines inondées ces dernières semaines à proximité de Bangkok parce que Sony et Nikon (en particulier) ont communiqué à leur sujet. Néanmoins, comme pour le séisme du printemps dernier au Japon, les conséquences vont actuellement plus loin. Je voudrais résumer les informations que j’ai pu accumuler à partir de diverses sources qui ont bien voulu me renseigner.
- Si des usines d’appareils photo sont inondées (Sony de manière très spectaculaire), il y a aussi les usines rendues inaccessibles et évacuées sans que des dégâts n’aient été observés jusqu’ici.
- Certains stocks de produits finis sont isolés et ne peuvent plus être expédiés hors de Thaïlande avant une certaine baisse des eaux.
- Les communications sont très perturbées dans la région de Bangkok (et plus encore en province), en conséquence directe de la montée des eaux (qui a submergé le second aéroport de la capitale) ou du comportement des résidents qui ont décidé de stationner leur voiture sur des portions d’autoroute en situation surélevée (pour leur éviter l’eau en cas de rupture des digues).
- La production de certains composants complexes devient très difficile (on sait par exemple que le marché des disques durs risque une véritable pénurie dans les mois à venir).
- Certains composants électroniques sont très perturbés : plusieurs producteurs de circuits imprimés sont arrêtés et cherchent des solutions de remplacement (sans doute relativement faciles) et on observe une situation tendue sur le marché des LEDs (pensez au rétro-éclairage des LCD et des EVF de nos appareils photo) ou sur celui des condensateurs (virtuellement présents dans tous les produits électroniques).
Néanmoins, on observe déjà que l’expérience malheureusement acquise plus tôt au Japon porte ses fruits. De nombreuses sociétés sont mieux préparées à des solutions extrêmes, comme le changement de fournisseur en urgence ou le déménagement d’une production critique.
Sony a annoncé avoir la possibilité de continuer à approvisionner le marché en Sony Alpha 77 à partir des stocks déjà produits avant l’arrêt de la production thaïlandaise. Mais le statut de l’Alpha 65 et du NEX-7 reste beaucoup plus flou. C’est le signe de stocks très faibles ou quasiment nuls (Sony comptait sur la production d’octobre-novembre pour alimenter les achats de fin d’année).
Chez Nikon, on sent une certaine exaspération (ou un fatalisme) et la volonté farouche de compenser les dégâts thaïlandais (un certain Nikon D7100 semble bien avoir été directement touché).
Canon n’a pas de production d’appareil reflex directement impactée en Thaïlande (mais les imprimantes sont très touchées et la nouvelle Canon Pixma Pro-1 est retardée dans son lancement depuis l’inondation d’Ayutthaya). Mais la production est d’ores et déjà perturbée pour plusieurs compacts à cause de l’arrêt d’approvisionnement de certains composants électroniques (voir plus haut). L’impact prévu devrait même être perceptible dans les comptes annuels.